Les œuvres de ce duo sont situées sur la rive du fleuve Saint-Laurent. Nous retrouvons un portrait dédoublé d’Émélie Chamard réalisé par Dionoski. Suspendus à un arbre dans un cadre en bois, le premier visage est brodé sur un médium transparent tandis que le deuxième est brodé sur une mosaïque de carrés beiges. Le mouvement du vent les superpose ou les distancie, ce qui produit d’intéressantes compositions.
En périphérie du portrait, près de l’eau, Mylène Michaud a parsemé une kyrielle d’objets textiles aux médiums et aux couleurs éclatées. D’herbes hautes étrangères et hétéroclites à l’entomofaune, son installation évocatrice nous plonge dans plusieurs univers.
« Née en 1983 à Saint-Gervais-de-Bellechasse, Dionoski tombe dès l’enfance dans les vieux tissus rétro, les rouets, les pelotes de guenilles à catalogne et les dentelles au crochet de sa grand-mère Blandinoski. Après des études en design, impression et construction textile, elle fait de la broderie son médium de prédilection. Étant graduée de deux techniques de métiers d’art du Cégep du Vieux Montréal, soit Impression textile (2007) et Construction textile (2012), elle a toujours continué à se perfectionner au fil des années. Sa motivation première : surprendre et donner un souffle contemporain à la broderie, un médium qui a tout à offrir ; un médium riche, si peu exploité, qui se soumet à n’importe quel graphisme. »
En 2024, elle collabore avec l’artiste franco-anishinabe, Caroline Monnet, pour un défilé de mode au Musée McCord Stewart et réalise également une collection Frida Kahlo pour la boutique du Musée des beaux-arts de Québec.
« Mylène Michaud vit à Québec. Elle est diplômée en métiers d’art et en arts visuels. Sa pratique se concentre en art textile. Elle s’intéresse aux techniques artisanales, à leur mécanisation et à leur transposition dans l’univers technologique actuel. Explorant le transfert de données de la forme virtuelle à celle matérielle, elle combine le traitement numérique d’images, le tricot-machine et les techniques de courtepointe pour réaliser de grands tricots élaborés à partir d’images satellites du territoire captées sur le web. Sa recherche met en jeu la relation entre le pixel et l’image, le fil et le tissu, l’unité et l’ensemble. Au travers d’elle se développe un langage dans lequel se côtoient tradition et modernité. »
Biennale de sculpture (2021), Sculpture + Art textile. Saint-Jean-Port-Joli. Du 22 au 25 juillet 2021, [brochure], p. 7.