Le caveau à légumes servait à entreposer, de l’automne jusqu’à la nouvelle récolte, des fruits et des légumes, notamment des pommes de terre. Les gens d’ici appelaient d’ailleurs ce bâtiment, « le caveau à patates ». Probablement qu’on y conservait aussi des carottes et des navets, ainsi que des pommes. Les seigneurs Aubert de Gaspé entretenaient d’ailleurs deux vergers au nord-est du manoir. Enfin, il n’est pas impossible que le bâtiment ait également fait office de glacière. En hiver, lors de doux temps, on s’y rendait pour y faire quelques provisions. Les surplus étaient vendus sur le marché de Québec.
L’édifice de pierres avec une couverture de madriers de cèdre est encastré dans une butte de sable et recouvert de terre de manière à y conserver la fraîcheur et une température uniforme. Pour cette raison, on y accède par une double porte d’entrée. Après avoir ouvert la première porte et l’avoir refermée derrière soi, on ouvre la seconde porte qui est également refermée aussitôt. Ainsi, le froid ou la chaleur ne s’engouffrent pas dans le caveau. Autrefois, on y pénétrait muni d’un fanal. Enfin, un conduit d’aération permet d’exercer un certain contrôle sur la température et le taux d’humidité.
Les pommes de terre accaparent la majorité de l’espace dans le caveau. On les conserve dans de grands
Les choux, légumes difficiles à conserver, sont emmagasinés de la façon suivante : après les avoir arrachés de terre avec leurs racines, on les suspend, la tête en bas, à une poutre à l’aide de petites cordes. Les pommes font l’objet d’un traitement spécial. Comme elles prennent facilement le goût des légumes si elles n’en sont pas bien séparées, on les enveloppe de papier journal et on les place dans des tonneaux que l’on dépose dans un coin du caveau. Le caveau à légumes pouvait aussi servir à entreposer des viandes, notamment du lard salé dans des barriques, du beurre dans des tinettes ou du poisson salé : anguilles et morues.
Musée de la mémoire vivante.